Des associations et cinq travailleuses du sexe ont déposé mercredi au Conseil d’État une Question prioritaire de constitutionnalité contre la loi prostitution d’avril 2016 qui pénalise les clients en voici le communiqué de presse.
le premier festival SNAP ! (sex workers narratives arts and politics), un festival entièrement dédié aux représentations, discours et enjeux liés au travail du sexe commence à paris vendredi et dure jusqu’au dimanche 4 novembre 2018.
Le festival SNAP ! est organisé par le collectif Art Whore Connection, une nébuleuse de travailleurSEs du sexe engagéEs, militantEs, artistes, en partenariat avec le Strass, Syndicat du Travail Sexuel, avec le soutien de l’Open Society Foundations.
LA PASSE#1
est un témoin, une installation
qui invite le public à s’immerger dans
l’écoute de ces vies. Ce sont les portes
vers « la passe intime », cette frontière
intérieure qui délimite le territoire de
notre identité profonde et la tentation de
sa transgression. C’est par là que tout commence
et c’est l’origine de l’écriture de LA
PASSE#2.
Entre arts plastiques et « essai théâtral », La Passe#1stallation est une installation qui fonctionne comme matrice d’une écriture théâtrale en cours.
Vanessa Larré explore la condition « d’être femme » à travers les récits de prostituées et d’actrices rencontrées au cours d’un travail d’enquête mené auprès de femmes exerçant des métiers qui impliquent leur corps et l’exhibition. Elle élabore une installation qui immerge le visiteur dans deux cabines d’écoute, l’une dédiée à la parole de femmes — l’autre à celle d’hommes qui les ont côtoyées. Le visiteur entre dans un univers intime, un isoloir insonorisé et scénographié qui invite à une expérience immersive au contact des récits de vie de prostituées, d’actrices, de clients, auxquels viennent faire écho les voix de chercheurs et poètes.
Installation visible pendant les horaires d’ouverture du TNB. 06 nov — 24 nov 2018
Samedi 22 septembre avait lieu une marche blanche en l’honneur de Vanessa Campos, travailleuse du sexe trans’ assassinée au Bois de Boulogne le 16 Août 2018. Cette marche à l’initiative de l’association Acceptess-T a rassemblé plusieurs centaines de personnes dont le Bus des Femmes.
Le texte de Françoise Gil, présidente du Bus des Femmes :
Ce n’est pas qu’une arme qui a tué Vanesa, c’est aussi le mépris pour
les prostituées/travailleuses du sexe. La loi de 2016 en est la
traduction évidente. La mouvance abolitionniste s’est auto-proclamée
détentrice de vérité, seule consciente de la souffrance et de l’aliénation
supposées des « personnes prostituées », seule capable de sauver des
victimes qui s’ignorent, mais aussi seule à pouvoir se féliciter des
effets du lobbying qu’elle exerce dans les cercles du pouvoir, à
l’origine de l’audience privilégiée dont ils bénéficient auprès des
parlementaires.
Bien que nous ayons alerté député-es et sénateurs/trices, cabinets
ministériels et autres sur les conséquences prévisibles de cette loi
inique, basée sur des fondements purement dogmatiques, les
abolitionnistes de tous bords ont eu raison de nos arguments. Pour
convaincre du bien-fondé de cette loi, ses instigateurs n’ont pas hésité
à manipuler les données existantes, comme, par exemple, l’affirmation
selon laquelle 90% des personnes concernées sont issues des réseaux
mafieux ! Ni à inventer un nouveau champ lexical à vocation de
dramatisation et de culpabilisation des actrices et acteurs d’un monde
qui leur est totalement étranger.
Toute cette entreprise de moralisation, mâtinée d’un puritanisme digne
de l’époque victorienne, véhicule des sentiments de mépris, voire de
haine à l’encontre des travailleu-r-ses du sexe qui, de ce fait, se
retrouvent dans une position de vulnérabilité extrême facilitant les
agressions. Vanesa Campos l’a récemment payé de sa vie. Une autre
femme trans’ a failli connaître le même sort il y a quelques jours et, au
cours de ces deux dernières années, d’autres agressions graves se sont
produites au Bois de Vincennes sur des femmes dites traditionnelles.
Ces agresseurs ne sont pas des clients, répétons le ! Ils sont ce qu’ils
sont, à savoir des gens qui, pour diverses raisons, pécuniaires,
putophobes et transphobes, profitent des retombées de cet état d’esprit
et de la dégradation des conditions de travail qui en découlent.
La violence symbolique, violence qui ne dit pas son nom mais qui
œuvre dans le dénigrement des personnes impliquées dans la
prostitution/travail du sexe en les rabaissant à la position de victimes.
Bien qu’invisible pour l’opinion publique, elle produit des effets
délétères que nous, associations, qui défendons les droits des
personnes engagées dans le travail sexuel sommes en mesure de
constater quotidiennement.
L’heure est venue d’en finir avec cette politique ignorante des réalités,
au point de décider de mesures totalement inappropriées au regard de
la population en exercice, irresponsable quant aux effets
désastreux sur la population concernée. Une poignée de « féministes
abolitionnistes » a opté pour la répression des hommes et l’humiliation
des femmes. Un programme d’avenir ! Comme les décideurs font
preuve d’absence totale de pensée propre, on s’inspire des pires
modèles du point de vue des résultats. Nous savions pourtant grâce au
réseau européen de sexworkers et aux mises en garde répétées de Pye
Jakobsson, activiste suédoise sur ce fameux modèle suédois qui s’est
avéré catastrophique pour les femmes et leurs familles (cf doc.
D’Ovidie).
Et que fait l’État pour protéger les personnes en danger, pour qu’elles
soient des sujets de droit comme tout résident de ce pays ? Il finance
les diverses ONG en lien avec le travail du sexe, selon leurs positions
idéologiques sur la question. Mais, soyons clairs, nos associations font
le travail que devrait assumer un État responsable de la sécurité de
toute personne résidant sur le territoire !
Quand j’entends des propos, tels que « ce sont quand même des Êtres
humains », j’entends avant tout la gêne que représentent des personnes
qui dérangent clairement l’ordre établi, la reproduction de normes
privilégiant le couple hétérosexuel et la descendance issue de leur
union. Une traditionnelle m’a récemment dit « nous sommes des
parias dans cette société ». Et, bien que beaucoup d’entre elles soient
des mères de famille, le stigmate de pute fait barrage à toute
reconnaissance de leur inscription dans ce que Foucault appelle « le
dispositif de sexualité » qui définit le prescrit et l’illicite.
L’association POLYVALENCE nous a fait un don de bombes de bain aux couleurs et senteurs plus qu’agréables.
Elles seront distribuées aux prostituées / travailleuses du sexe pour le bain, des bains de pieds ou juste parfumer les placards.
Polyvalence en quelques mots :
2013 : Polyvalence est un projet militant de diffusion de témoignages illustrés sur le corps, la sexualité et contre les violences. Les témoignages sont publiés sur un site Internet, édités sous format papier (« fanzines »), regroupés par thème, pouvant ainsi servir de support lors de débats ou d’émissions radio. Ils sont distribués gratuitement, à prix libre, à prix fixe, prêtés, échangés… et toujours disponibles sur le site, en intégralité.
2014 : Polyvalence proposant un espace d’expression unique en son genre, les témoignages se sont multipliés et les sujets diversifiés.
2015 : Polyvalence a entamé des actions de terrain : interventions en foyers, prisons, camps de réfugiés, etc, et s’est constituée en association afin de trouver les moyens nécessaires à son développement (professionnalisation de l’équipe, soutien financier, bureaux…).
2016 – 2017 :
– de recevoir, entendre, écouter et diffuser la parole
– de dénoncer toutes les violence (sexistes, racistes, familiales, institutionnelles, médicales, sanitaires…)
– d’œuvrer à la solidarité, au partage, à l’émancipation, à l’égalité entre les personnes et à la lutte contre l’isolement.
Le 13 Juillet 2018 le Nigerian Drama fait une représentation au Festival des Histoires Vraies à Autun
le Bus des Femmes participe au groupe de travail “Anti-Trafficking EU-wide Expert workshop” dans le cadre du projet STEP, organisé par la Croix rouge britannique, croate et néerlandaise et l’association France Terre d’Asile, à Zagreb.
le Bus des femmes intervient à la « Commission on Crime Prevention and Criminal Justice (CCPCJ) » de l’UNODC de Vienne, dans le cadre d’un évènement organisé par le « UN Trust Fund for Victims of Human Trafficking », cofinancé par la Mission Permanente de la France auprès des Nations Unies et l’UNODC.
« Vanessa Simoni, chef de projet de l’ONG française «Les Amis du Bus des Femmes», a été chargée de coordonner les programmes de rue au cours des 12 dernières années, en aidant les femmes victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle. Cela inclut le processus d’identification des victimes à l’accès aux droits et l’intégration des victimes dans la société française. Jour et nuit, le bus parcourt Paris et ses marges pour répondre aux besoins immédiats des victimes dans le cadre du projet de développement communautaire mis en place.
Un exemple de bonnes pratiques partagées par l’ONG française «Les Amis du Bus des Femmes» a consisté à recruter d’anciennes victimes en tant que médiatrices pour les aider à établir une relation de confiance avec les victimes et à rétablir les liens familiaux. »
Solidays
Comme chaque année l’association participe au village associatif de Solidays
Cette année, plusieurs associations de défense des travailleurs et travailleuses du sexe, des syndicats, organisent l’événement annuel et international des « Putains de Rencontres ».
Cette manifestation se déroule ce samedi 2 et ce dimanche 3 juin.
Dans le cadre de ces « Putains de Rencontres », un rassemblement aura lieu le samedi 2 juin à partir de 16h30, place du Change à Nantes.
Le but est de donner une place et une voix aux travailleurs du sexe, devenus invisibles de par la stigmatisation de leur activité.
Cette manifestation permettra aussi aux personnes concernées de s’exprimer sur les sujets qui les préoccupent, de dénoncer les lois qui ont des « impacts catastrophiques » sur leur santé et d’expliquer leurs diverses luttes.